12 mars 2021 in Actualités, Conseil métropolitain du 12 mars 2021, Sabine Leyraud

Intervention de Sabine Leyraud sur la mise en oeuvre de la politique du logement d’abord lors du conseil métropolitain du 12 mars 2021

Conseil métropolitain du 12 mars 2021

Intervention de Sabine Leyraud sur la mise en oeuvre de la politique du logement d’abord

Monsieur le Président,

Nous avons, lors du précédent Conseil Métropolitain, approuvé la convention de partenariat avec l’Etat pour la mise en œuvre accélérée du logement d’abord pour 2021 pour un budget de 561.000 euros.

Notre groupe avait voté favorablement cette délibération qui s’inscrit dans une volonté nationale de lutter contre le mal logement, de fluidifier et d’accélérer le passage des hébergements d’urgence vers des solutions plus pérennes, tout en multipliant les mesures d’accompagnement, et ce à destination des plus fragiles et des plus précaires.

Il nous est aujourd’hui demandé :

  • D’approuver un avenant à la convention avec l’association l’Oiseau Bleu pour le soutien à la plateforme portée par l’association, lui permettant d’augmenter d’1/2 ETP le poste de chargé de mission travailleur pair, la subvention afférente s’élevant à 26.550 euros
  • D’approuver les termes de la convention avec le relais Ozanam pour la poursuite de l’expérimentation le « Pôle d’accompagnement » et le versement d’une subvention à hauteur de 30.000 euros
  • D’approuver la convention avec le CCAS de Grenoble pour la poursuite du dispositif visant à loger des personnes en situation d’hébergement d’urgence comportant le versement de 30.000 euros au CCAS de Grenoble.

Notre Groupe entend présenter 3 observations :

1/ S’agissant de l’avenant à la convention avec l’association l’Oiseau Bleu, il est en effet important de favoriser autant que possible la participation des personnes en situation d’exclusion ou de précarité dans les différentes instances de construction des politiques publiques, et pas seulement sur des réflexions qui se limiteraient au fonctionnement quotidien du service qui les accueille.

C’est une bonne façon à la fois d’encourager les personnes accompagnées à se positionner sur des questions qui vont au-delà de problématiques liées au fonctionnement quotidien de leur service, et à la fois de tendre vers une réinsertion mettant en lumière son savoir expérientiel, c’est-à-dire son parcours de vie.

Nous y sommes favorables.

2/ S’agissant de l’avenant à la convention de partenariat avec Ozanam pour la poursuite de l’expérimentation le « Pôle d’accompagnement », nous ne pouvons que regretter le peu de précisions justifiant une subvention complémentaire de 30.000 euros (réorganisation de l’équipe en sous collectifs, et l’élaboration de nouveaux outils de suivi de l’accompagnement ?…).

3/ Plus généralement – nous avions évoqué ce point lors du dernier conseil métropolitain : le principal point de vigilance à avoir réside dans le fait que ce sont les communes disposant du plus gros volume de logements sociaux ou de logements à loyer plutôt bas qui risquent d’être le plus impactées par le dispositif du Logement d’abord. Si son intérêt est indiscutable dans la lutte contre le sans abrisme ou le mal logement, il nécessite un partenariat étroit entre tous les acteurs.

Ce partenariat existe bien avec la Métropole et les bailleurs sociaux, mais il peut s’avérer plus délicat avec les opérateurs associatifs en charge du suivi des bénéficiaires dans la captation de logements privés. En effet, les communes accueillantes ne peuvent finalement pas toujours avoir la visibilité nécessaire sur le nombre de personnes hébergées sur son territoire dans le cadre du dispositif car il existe des hypothèses où le positionnement des candidats (par exemple dans le parc privé dans le cadre du dispositif « louez facile ») échappe à la coopération métropolitaine.

Nous insistons donc tout d’abord sur le fait que ce dispositif peut avoir un effet sur l’équilibre populationnel et nécessiter d’augmenter les moyens des communes concernées pour accompagner ces nouveaux habitants.

Par ailleurs et enfin, certaines communes comme celle de Fontaine, sont conduites à imposer des délais d’attente trop longs aux candidats à un logement social malgré ses plus de 3000 logements dédiés. Sur notre commune, 64% des candidats à un logement social sont éligibles au logement à bas loyer dont 11 % peuvent être considérés comme prioritaires. La satisfaction de la demande est impossible malgré un taux de construction de logements sociaux avoisinant les 28 %.

Nous voterons néanmoins POUR la délibération, mais la question de la solidarité métropolitaine sur ce sujet demeure posée…

Merci pour votre écoute.