12 mars 2021 in Actualités, Conseil métropolitain du 12 mars 2021, Joëlle Hours

Intervention de Joëlle Hours sur le futur planétarium de Pont-de-Claix lors du conseil métropolitain du 12 mars 2021

Conseil métropolitain du 12 mars 2021

Intervention de Joëlle Hours sur la construction d’un équipement de diffusion de culture scientifique, technique et industrielle sur le site des Grands Moulins de Villancourt à Pont-de-Claix

J’aimerais tout d’abord faire une remarque préalable : J’ai été surprise de ne pas trouver sur le site de la métropole, le projet de construction du centre de sciences dans la rubrique « Grands projets ». Il s’agit quand même d’un projet de 10,7 Millions d’€ dont une participation de la métropole à hauteur de 6 542 000 euros.

Développer la culture scientifique et technique est une évidence et ça n’est pas la scientifique que je suis qui va en douter ? Mais est-ce que ce projet y répond ? Est-ce que le planétarium est l’alpha et l’oméga du développement de la culture scientifique justifiant de tels investissements et frais de fonctionnement ?

Pour autant notre groupe est inquiet concernant la pertinence de ce projet à double titre.

1. Nous sommes inquiets du positionnement même de ce centre de sciences (planétarium + salle immersive 3D + espace d’animation + belvedère)
Il est à la fois trop petit pour une attractivité à l’échelle de la région ou un rayonnement national et trop gros pour une ville de la taille de Pont de Claix.

Concernant les estimations de fréquentation :
Vous tablez sur 60 000 entrées par an alors que le planétarium de Vaux en Velin peine à en avoir 90 000, que celui de Nantes en a 57 000. Nous craignons que vous pêchiez par un excès d’optimisme.

Vous estimez à 22 000 visites scolaires (y compris des stages scolaires d’une journée,) cad 35% de la fréquentation. Il reste 28 000 visiteurs grands publics à trouver et 2400 stages d’une journée grand public. Ces chiffres s’appuient sur une zone de chalendise d’une heure.
1 heure c’est beaucoup pour les scolaires. 1 heure c’est peu si l’on attend des touristes.

Justement vous comptez sur la position géographique de Pont de Claix sur la route des vacances d’hiver, comme ça a été dit en commission, vous comprendrez que ça nous ait fait sourire.
Nous avons du mal à imaginer des vacanciers avec leurs skis sur le toit s’arrêter pour une visite du planétarium à Pont de Claix.

2.Nous sommes également inquiets des coûts astronomiques de fonctionnement

Nous avons comparé avec ceux de l’équipement de Rennes.
Budget fonctionnement en rythme de croisière pour 57 000 visiteurs (Rennes : 234 000 visiteurs dont 22 000 scolaires) c’est à dire 4 fois plus.

Dépenses de fonctionnement : 2,97M€ dont 1,5M€ de charges de personnel (A Rennes : 1,96M€)
Avec comme effectif : 27,9 ETP (Rennes n’en n’a que 40 ETP pour un équipement d’une taille sans commune mesure) : Soit Rennes a très peu de personnel soit c’est Pont de Claix qui en aura trop.

Recettes de fonctionnement :
Pour ce qui est de la billetterie, vous prévoyez une recette de 300 000€ alors qu’à Rennes, dans un équipement comportant non seulement un planétarium mais également un auditorium avec un programmation dynamique, le chiffre d’affaires de la billetterie en 2019 a été de 561 000€… Soit Grenoble pratique des tarifs très élevés, soit Rennes des tarifs très faibles.

De plus, lors de la commission Développement et attractivité du 27 février dernier Pascal Clouaire a annoncé un coût annuel de 500 000 à 600 000€ / an de subvention d’équilibre de GAM . Est-ce bien raisonnable de plomber notre budget de fonctionnement de 500 000 à 600 000€ compte tenu de toutes les problématiques actuelles et des réserves que l’on peut avoir sur l’attractivité de ce planétarium.

En conclusion : développer la compréhension des sciences de la terre et de l’environnement, développer l’esprit scientifique oui.
Mais la nature de ce projet pose problème. Nous regrettons qu’il n’ait pas été réfléchi comme véritable outil d’attractivité du territoire. C’est la raison pour laquelle nous ne voterons pas cette délibération.