21 mai 2021 in Actualités, Conseil métropolitain du 21 mai 2021, Sabine Leyraud

Intervention de Sabine Leyraud sur la programmation 2021 du programme de réussite éducative 2-16 ans

Conseil métropolitain du 21 mai 2021

Intervention de Sabine Leyraud sur la programmation 2021 du programme de réussite éducative 2-16 ans

Monsieur le Président,

Le programme de Réussite Éducative constitue un dispositif majeur et indispensable de la politique éducative de la Ville qui s’adresse aux enfants de 2 à 16 ans fragilisés dans leur parcours éducatif.

Ce dispositif est fondamental parce que c’est un outil de cohésion sociale et d’égalité des chances.

Ce n’est un secret pour personne, le fossé des inégalités se creuse et ce, dès le premier âge. La crise sanitaire en est d’ailleurs un violent révélateur et hélas, force est de constater qu’elle aggrave ces inégalités : ne le nions pas, à la maison, tous les enfants ne sont pas accompagnés de la même façon. Cette année de COVID aura été difficile pour les plus jeunes et le niveau scolaire s’en ressentira à la rentrée 2021-2022 en espérant qu’elle soit une rentrée « normale ».

La cohésion sociale devient encore plus que jamais une politique publique prioritaire dans une société divisée où le savoir « vivre ensemble » est fragilisé.

Si pendant des décennies, l’éducation a largement reposé dans notre pays sur le fait que l’école de la République remplissait à la fois son rôle d’apprentissage de la vie en société et celui d’ascenseur social, c’est bien moins le cas aujourd’hui. Pour sortir de la pauvreté, il faut désormais 6 générations contre 2 il y a 30 ans.

En matière d’éducation, que ce soit à l’école, dans l’enseignement supérieur ou lors de la formation professionnelle et continue, les inégalités sociales et territoriales sont très fortes malgré les efforts consentis depuis des dizaine d’années par les gouvernements successifs. C’est bien là aussi et avant tout que la solidarité intercommunale doit pouvoir aussi intervenir.

À l’école, la France souffre depuis des années de résultats en constante dégradation (le classement PISA en est l’illustration). Elle souffre d’un déterminisme social extrêmement marqué au sein du système scolaire. Entre 2002 et 2017, le poids de l’origine sociale sur les performances des élèves de 15 ans est en forte augmentation (plus de 30 %). Il faut noter également que 20 % des élèves sur tout le territoire national sont en difficulté.

En parallèle, les territoires sont exposés de façon inégale à des obstacles en matière d’éducation : il y a peu encore, dans les 10 % des communes les plus pauvres, le nombre d’enseignants de moins de 30 ans et des non-titulaires était deux fois plus élevé que dans les 10 % les plus riches. Nos enfants les plus en difficulté devraient pouvoir bénéficier de la plus grande expérience en matière éducative.

Notre groupe souhaite donc insister sur le caractère indispensable de ce dispositif qui accompagne environ 600 enfants au niveau de la métropole, et marquer aussi le caractère universel que devrait revêtir ce dispositif. Car que représente 600 enfants à l’échelle métropolitaine ? C’est en réalité notre tout premier devoir en tant qu’élus, car l’école permet l’éducation, la formation et ouvre le chemin de l’emploi, et donc de l’autonomie et l’émancipation.

Nous avons pu noter en commission qu’un comité de pilotage serait mis en place et réuni en juin comprenant des élus de l’éducation, un représentant de la CAF et de l’Etat notamment.

C’est une bonne chose, mais il faudra convenir de l’objectif précis à atteindre. Il serait souhaitable que chaque commune concernée soit informée des niveaux des financements pouvant être demandés pour chaque action (quelle action, à quelle hauteur et à quel taux ?). Ce pourrait être l’occasion de redéfinir le rôle du chargé de mission PRE qui ne semble pas clairement identifié.

Il n’est pas acceptable que certaines villes puissent voir prendre en charge leur actions à 71, 78, ou 89% lorsque d’autres sont financées à 41 ou 46%…

 

Il n’est pas audible d’opposer que le montant des subventions dépend des demandes formulées par les communes. La comparaison est faite a posteriori et révèle un éventuel dysfonctionnement dans l’information en amont des communes.