30 septembre 2022 in 2022-09-Conseil métropolitain du 30 septembre, Actualités, Conseil métropolitain, Interventions, Laurent Thoviste

Intervention de Laurent Thoviste sur la délibération cadre relative au projet culturel métropolitain

Laurent Thoviste sur la politique culturelle métropolitaine

Conseil métropolitain du 30 septembre 2022

Texte intégral de l’intervention de Laurent Thoviste sur la délibération cadre relative au projet culturel métropolitain

Laurent Thoviste sur la politique culturelle métropolitaine

Comme indiqué dans la délibération, celle-ci fait suite à une délibération du 3 novembre 2016 qui proposait, déjà, une délibération cadre pour le projet culturel métropolitain. On y retrouve déjà la même méthode (consultation des acteurs culturels métropolitain, et déjà les mêmes orientations : mutualisation, mise en réseaux des acteurs, lien avec l’université, soutien aux politiques communales.

Qu’est ce qui a changé depuis 6 ans. Nous avions demandé un bilan en commission. Il n’est jamais venu. Il nous a donc fallu chercher ailleurs. Tout d’abord dans les comptes rendu des rencontres avec les communes et les acteurs culturels. Ils ont peu ou prou redit les mêmes choses : partager un calendrier, proposer des espaces de rencontre, soutien à la mutualisation des moyens et de l’ingénierie culturelle …Une liste de souhaits qui montre qu’en 6 ans pas grand-chose n’a avancé. Un constat corroboré par les experts. Dans une étude sur les politiques culturelles dans les métropoles, Emmanuel NEGRIER chercheur au CNRS qualifie ainsi Grenoble de « métropole virtuelle »

« La métropole virtuelle (Nice, Dijon, Bordeaux, Tours, Aix-Marseille, Grenoble) désigne les cas d’absence de réel transfert de politique culturelle, ni en général, ni dans la singularité de tel ou tel secteur. On peut y trouver des équipements, parfois prestigieux comme à Grenoble, des projets, des discours. Mais peu de matérialisation, voire aucune. »

 

Comment mieux décrire notre situation. Dans la culture comme ailleurs d’ailleurs on parle beaucoup dans cette assemblée mais on n’agit peu. Avec des concepts vagues qui tentent de cacher ce manque d’ambition.  Je cite « En s’appuyant sur l’imaginaire et le sensible, et en construisant des récits fondés sur des histoires et patrimoines partagés, l’art et la culture peuvent contribuer à redonner la parole à des habitants qui se sont éloignés des formes classiques de démocratie et à recréer du sentiment d’appartenance. Par ces récits et le recours au merveilleux, ils peuvent aussi rendre les enjeux environnementaux et sociétaux plus accessibles, et permettre de réinterroger nos pratiques et d’inventer de nouveaux possibles. » A vos stylos vous avez 3 heures

A moins que ces mots ne cherchent à légitimer des choix politiques. J’ai avoué en commission ma perplexité sur ce que voulais dire « une culture de la transition » développée dans l’axe 1.

Voulons-nous une culture dirigée, aux ordres, que nous soutiendrions uniquement quand elle va dans notre sens ?

Qui va décider qu’un projet va dans le bon sens et qu’un autre n’y va pas et en fonction de quoi ?

Quel recul ce serait pour notre territoire et nos valeurs !. Le propre de l’art c’est de nous interroger, de nous bousculer, pas de nous passer la brosse à reluire. Je n’ose penser que certains aient pu y penser.

L’axe 2 qui vise à faciliter l’interconnaissance des acteurs leur coordination et leur mise en réseau nous paraît beaucoup plus intéressant. Il est concret, demandé par les acteurs, et il peut permettre de déboucher demain sur des coopérations plus ambitieuses. Mais outre le fait qu’il reprend les attendus de la délibération de 2016 sans nous expliquer comment et pourquoi nous ferons mieux qu’hier, il se heurte là aussi à l’épreuve des faits. Comment en effet comprendre la phrase mettre en place une plateforme de mutualisation de moyens ou une coopérative de régie culturelle quand nous avons interpellé la métropole sur le portage du foncier de la coopérative « l’artisterie » à Fontaine, coopérative qui réunit des acteurs culturels de toute l’agglomération, qui plus est dans une structure de l’ESS, et que la métropole nous dit ne pas avoir le budget pour accompagner cette coopérative ? Des intentions donc qui se heurtent une nouvelle fois au réel. Rendez-vous dans 6 ans !