Intervention de Laurent Thoviste sur la délibération cadre définissant la stratégie de soutien à l’Economie Sociale et Solidaire 2021-2026
Conseil métropolitain du 21 mai 2021
Intervention de Laurent Thoviste sur la délibération cadre définissant la stratégie de soutien à l’Economie Sociale et Solidaire 2021-2026
Les chiffres présentés dans votre délibération attestent du poids incontestable de l’ESS dans notre territoire : 10 % des emplois, 12 % des entreprises et des secteurs entiers de notre activité.
C’est une forme d’entreprenariat qui présente de nombreux avantages
• des activités au service du bien commun et non délocalisable
• un effet levier incontestable
• une démarche éthique mettant en avant la solidarité avec notamment une gouvernance démocratique basée sur le principe « une personne, une voix » et des écarts de rémunération plus faibles (2 ,7 contre 3,1)
La métropole intervient en soutien de l’ESS depuis 2003 à travers notamment des aides directes au projet, un appui aux dispositifs de financement (GAIA par exemple), des locaux adaptés (hôtels d’activités ARTIS). Plusieurs plans d’actions se sont succédé. Nous regrettons que cette délibération n’en présente pas le bilan afin notamment de voir ce qui a marché et ce qui ne fonctionne pas. Quel a par exemple été le montant du CA généré par les structures aidées ? Le nombre d’emplois créés sur la période ? Le montant des aides apportées par la métropole et par les partenaires. Les activités ont t’elles pu être consolidées ? L’évaluation de nos dispositifs est un élément clef pour adapter notre stratégie. De ce point de vue les orientations proposées nous semblent pour le moins légères. On ne peut se contenter de dire qu’il faut mieux communiquer ou qu’il faut mieux observer cette forme d’économie (comme si d’ailleurs elle ne faisait pas partie de l’économie). Les acteurs de l’ESS sont des entrepreneurs, ils ont besoin d’outils adaptés. Ils ont aussi besoin qu’on les reconnaisse pour ce qu’ils sont et qu’on ne les mélange pas dans un gigantesque fourre-tout. C’est d’ailleurs le sens de la démarche de french impact que vous mentionnez dans votre délibération, qui, à travers ses différents programmes, mesure l’impact positif des initiatives mises en place grâce à des indicateurs précis et travaille à la création d’un référentiel d’indicateurs communs en partenariat avec les territoires.
Nous avons un autre regret qui concerne la méthode. La délibération nous apprend qu’un nouveau comité de pilotage ESS s’est réuni 4 fois depuis le début de l’année. Pourquoi , à l’image des autres groupes de travail, celui-ci n’a-t-il pas associé tous les groupes politiques. Considérez-vous que nous n’ayons rien à apporter à la réflexion ? Le futur comité de pilotage sera-t-il désormais ouvert à l’ensemble des groupes du conseil ?
Nous souhaitons en tout cas prendre toute notre part à cette réflexion. Nous ne faisons pas partie de ceux qui opposent l’ESS à l’économie capitalistique. Les deux ont leur place. Nous souhaitons que le soutien à l’ESS soit abordé de manière pratique et concrète, hors de toute idéologie, et qu’il permette aux porteurs de projet de développer leur activité. C’est pourquoi nous souhaitons que notre stratégie intègre une réflexion sur les critères d’évaluation de nos aides.