22 octobre 2021 in Actualités, Conseil métropolitain, Conseil métropolitain du 22 octobre, Interventions, Laurent Thoviste

Intervention de Laurent Thoviste sur le réseau de chaleur à Meylan

Conseil métropolitain du 22 octobre 2021

Intervention de Laurent Thoviste sur
le réseau de chaleur à Meylan

Notre groupe s’était abstenu lors du vote du 2 juillet 2021 concernant  la mise en place d’un réseau de chaleur urbain à Meylan. En effet si nous partageons la volonté de privilégier les énergies renouvelables et si la proximité d’Athanor peut représenter une opportunité, le dossier nous avait paru à l’époque insuffisamment étudié et présentant de grandes incertitudes quant aux hypothèses de raccordement. En l’absence de mutualisation que nous appelons de nos vœux, l’expérience montre que certains réseaux (certes anciens et ne bénéficiant pas des nouveaux apports technologiques) sont à peine à l’équilibre voir en déficit et avec des coûts de facturation à l’usager qui sont bien au-dessus des prix actuels du marché. Ceci n’est pas sans difficulté quand ils s’adressent à des populations à faible revenu. Il faut donc être prudent dans nos hypothèses. Ce choix a été fait par la majorité et il nous appartient aujourd’hui de choisir le mode d’exploitation.

Nous voulons tout d’abord souligner un manque d’information  sur le business model de l’opération et sa rentabilité. L’élément clé du modèle économique est le prix de cession de l’énergie entre la compagnie de chauffage (qui doit disposer d’une exclusivité sur cette chaleur dans le cadre des contrats en vigueur) et le futur concessionnaire. Aucune information sur ce prix (ou sur son indexation) n’est disponible. Les informations sur le prix final pour les utilisateurs du service sont limitées à « voisin du prix pour le réseau principal » ce qui ne donne aucune indication sur l’intérêt économique ni d’information sur le plan de commercialisation et in fine la rentabilité pour le concessionnaire.  Seule la compagnie de chauffage risque d’être en mesure de répondre à cet appel d’offre et de fait, l’attribution du marché se fera en gré à gré et non par mise en concurrence.

 

Compte tenu de ces incertitudes il nous semble plus prudent que le mode de gestion soit celui de la concession. En effet comme l’indique le rapport les risques d’exploitation et de commercialisation ne doivent pas être  portés par la Métropole qui n’est d’ailleurs pas structurée pour y faire face. Il apparaît également cohérent que les besoins en travaux de réseaux liés au développement progressif du service soient réalisés par la même entité en charge de la prospection commerciale. Nous devons toutefois nous interroger sur ce qu’il adviendra si le concessionnaire ne parvient pas à dégager un excédent d’exploitation. C’est pourquoi il nous semble nécessaire d’affiner les études et de vérifier la fiabilité du modèle économique avant de lancer l’opération.

La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas. Investissons dans  l’isolation de nos bâtiments plutôt que sur des projets aléatoires.